Le panel a pris la forme d’une discussion interactive avec des experts clés dans une perspective nationale et thématique :
- Adriana Benjumea, avocate et codirectrice de Corporacion Humanas Colombia
- Brisna Caxaj, sociologue et coordinatrice du programme sur le genre à Impunity Watch au Guatemala.
- Luz Piedad Caicedo, anthropologue et codirectrice de Corporacion Humanas Colombia
La conversation a été modérée par le Dr Christine Ryan, directrice juridique du Global Justice Center.
Toutes les organisations participantes sont des partenaires de GAAMAC et cet événement était la première collaboration entre le Global Justice Center – basé à New York – et l’Initiative Amériques. Pour GAAMAC, ce fut une réelle satisfaction de voir fleurir une nouvelle collaboration, dans le véritable esprit rassembleur de notre réseau.
Contextualisation de la “responsabilité en tant que prévention” en Amérique latine
Dans son discours d’ouverture, Christine Ryan a rappelé que l’égalité des sexes et la fin de l’impunité pour les CRSGBV étaient au cœur des efforts de prévention des atrocités de masse. Cette idée a été réaffirmée à la fois lors du débat du Conseil de sécurité du 13 avril 2022 sur “La responsabilité en tant que prévention : mettre fin aux cycles de la violence sexuelle dans les conflits” et lors du débat du Conseil de sécurité du 20 octobre 2022 sur les femmes, la paix et la sécurité.
Dans ce contexte, les interventions des orateurs ont détaillé la manière dont ces efforts se déroulent en Colombie et au Guatemala. Les interventions étaient basées sur la note politique générale de 2021, Leçons tirées des conflits armés en Colombie et au Guatemala pour prévenir la violence contre les filles et les femmes.
Adriana Benjumea a commencé par expliquer la méthodologie de la note de synthèse, et pourquoi l’étude comparative des deux pays était pertinente. Brisna Caxaj et Luz Piedad Caicedo ont ensuite présenté les conclusions de la note de synthèse sur le Guatemala et la Colombie respectivement. Bien que les pays se trouvent à des stades différents de la justice post-conflit, plusieurs thèmes communs sont apparus : l’intersectionnalité de la violence, qui affecte les femmes autochtones de manière disproportionnée ; la réticence du système judiciaire à reconnaître la nature organisée et systémique de la VSBG ; l’insuffisance des ressources et/ou de la volonté politique auxquelles les institutions judiciaires sont confrontées.
A la fin des présentations, la parole a été donnée aux questions et commentaires du public. Parmi elles, une intervention spéciale de Ruta Pacifica de las Mujeres, une ONG colombienne qui lutte pour une plus grande implication des femmes dans la politique et les processus de consolidation de la paix.