Fin avril, les directeurs exécutifs du GCR2P, de MIGS et du projet Sentinel se sont rendus à Ottawa pour rencontrer des députés, des sénateurs et des représentants du gouvernement canadien dans le but d’identifier de nouvelles approches et initiatives stratégiques pour prévenir les crimes d’atrocités de masse.
Lors d’une conférence de presse, les trois organisations ont réitéré l’urgence pour le Canada de donner la priorité à la prévention des atrocités :
“En 2023, nous avons le plus grand nombre de personnes déplacées (…) dans l’histoire moderne (…) ; nous assistons à des conflits internes (…) à travers l’Afrique et le Moyen-Orient. (…) C’est une période très troublante. Et je pense que c’est un appel pour le Canada et ses alliés (…) à travailler ensemble pour essayer d’arrêter le changement de l’ordre mondial international, qui est préjudiciable aux droits de l’homme, préjudiciable aux normes et règles démocratiques, et préjudiciable à l’ordre international libéral de l’ONU lui-même”, a déclaré Kyle Matthews, directeur exécutif de MIGS.
L’importance du multilatéralisme
Rappelant le rôle historique du Canada en tant que “leader dans le domaine des droits de l’homme”, son rôle dans le développement du maintien de la paix de l’ONU et la norme de la responsabilité de protéger, Savita Pawnday, directrice exécutive du GCR2P, a appelé “les dirigeants de certains pays qui valorisent les droits de l’homme (…) à être cohérents dans leur engagement au sein des forums multilatéraux (et) à élever leur voix pour soutenir les plus vulnérables dans le monde entier”.
Les trois intervenants ont souligné l’importance d’un effort conjoint mené par le Canada. Ils ont appelé les autorités à mobiliser leurs alliés et à travailler avec eux de manière plus coordonnée afin de répondre aux nombreuses crises dans le monde.
Réponse rapide ou prévention permanente
Christopher Tuckwood, directeur exécutif du projet Sentinel, a noté que le Canada a manqué d’engagement à long terme dans des endroits qui requièrent encore de l’attention. Savita Pawnday a fait écho à cette pensée, rappelant au public que les atrocités ne se produisent pas en un jour et qu’elles nécessitent des mécanismes de prévention à long terme.
En plus de ce point, Christopher Tuckwood a noté que les capacités de réponse rapide étaient également insuffisantes en cas de crise. Il résume : “Je pense que nous avons besoin des deux. Si nous considérons la prévention des atrocités comme une sécurité incendie (…) nous devons faire plus en termes de prévention (…) de meilleurs codes de construction, des détecteurs de fumée partout (…) Mais nous devons aussi accepter que des incendies se produisent toujours, et nous avons donc toujours besoin des pompiers”.